Ce
matin, surprise ! Helsinki accueille mon départ avec un torrent diluvien
qui s’abat sans remède sur la ville désemparée. Quoi, j’exagère ? Bah si,
il pleuvait un peu. Je pars et c’est triste !
Non ?
…
La gare centrale, Rautatieasema, encadrée par les géants de Wilkström, surnommés "les Porteurs de lampes". |
Suivie
de mon cortège de valises, je m’en vais donc sous une fine pluie rejoindre la gare
centrale d’Helsinki, en bon finnois : Rautatieasema. Là-bas, je salue
Geraldine qui s’en va affronter son destin face à un examen de finnois pendant
que je m’installe tranquillement dans le train comme une bonne suisse,
c’est-à-dire : sur le premier siège que je trouve. Grossière erreur !
Car en Finlande, il existe de petits numéros sur les sièges, de telle façon que
l’on se voit attribué un siège au moment de l’achat du billet – et on ne rigole
pas avec ça. Evidemment, je me suis retrouvée assise avec ma montagne de
valises dans un wagon qui était à l’opposé de celui où j’étais censée poser mon
royal fessier. Tout ça, j’en ai fait l’heureuse découverte qu’au moment où une
finnoise m’indique avec patience que je suis assise à sa place. Trop équipée
pour traverser des wagons à n’en plus finir, je m’installe à la prochaine place
libre et poursuivrais ce petit jeu jusqu’à Helsinki (pour les amateurs de
« The Big Bang Theory », c’est un peu comme être entourée de
Sheldon : « it’s my spot. » Ah…) Mis à part ça, les trains sont
très bien équipés et agréables. J’arrive finalement en un morceau en gare de
Turku, toute petite, où m’attend ma tutrice, Anki, sympathique et souriante.
Après
un petit café où nous faisons connaissance, nous partons au centre-ville pour
quelques affaires administratives aussi excitantes que celle d’ouvrir un compte
à la banque par exemple (vous serez ravi d’apprendre que banque se dit en
finnois « pankki », un des rares mots que l’on peut actuellement
comprendre !). Puis, direction Päivänpaiste, en périphérie de la ville, où
se trouve mon appartement. Le coin est assez éloigné du centre-ville et de
l’uni (dans les 5 km), mais comme Anki a déjà retiré la clé pour moi, je n’ai
plus qu’un souci à régler : trouver comment m’y rendre ! Flemmarde et
chargée, j’opte pour la solution de facilité : un taxi, au conducteur des plus professionnels, mais muet comme une carpe.
La vue depuis mon balcon : de la forêt, encore et toujours ! |
Au détour d’un tournant et d’une myriade
d’arbres, me voilà face aux quatre blocs blanc et rouge dont les appartements accueillent en
majorité des étudiants en échange. Arrivée devant le numéro 63, j’ouvre avec
émotion la première porte.
Puis la deuxième.
(Tout est au moins doublé ici).
Je fais alors la rencontre de mes deux
colocataires, une Anna, encore, et Allemande qui plus est et Michaela de
République Tchèque. Nous faisons sommairement connaissance avant que
j’investisse ma chambre. J’y pose mes affaires avant d’ouvrir dans un
crissement la fenêtre blindée en triple version (je vous avais dit) et fais le
tour du propriétaire : une table, une chaise qui descend toute seule, une
armoire, une étagère et un lit. Je réalise gentiment que je vais devoir dormir
avec un pull en guise de coussin, des vestes en guise de couverture et mes
doigts en lieu et place des couverts. Peu pressée de goûter à cette dure réalité, je
décide de traverser toute la ville pour aller chercher mon « starting
package », qui contient le minimum vital : des rideaux, une
couverture, un coussin, des couverts, une assiette, une casserole… Heureuse.
Heureuse je retourne dans mon nouveau chez moi et m’endors avec des images plein la tête, modelant selon mes envies une Turku qui reste jusqu’alors encore bien mystérieuse.
Home sweet home |
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