Après
trois semaines passées à gambader joyeusement dans ce bout de Finlande, il est
peut-être temps de dire deux mots sur l’université qui a bien voulu m’accueillir
le temps de deux semestres. Comme dit précédemment, la Abo Akademi University a
été établie en 1918 pour répondre au sentiment qu’il fallait renforcer l’éducation
pour la minorité suédoise du pays (d’où son nom, Abo [ceux qui habitent près de
la rivière Aura], qui signifie Turku en suédois). Privée jusqu’en 1981, elle
compte aujourd’hui environ 7000 étudiants pour 1300 employés, ce qui en fait
pour moi une relativement petite université. En comparaison, l’Université de
Lausanne (fondée en 1537 !) compte environ 12 200 étudiants pour 2400
employés ! C’est aussi une des raisons pour laquelle j’ai choisi la
Finlande : l’université, à taille humaine, ne peut qu’être plus agréable !
Et le pari est gagné, à commencer par l’endroit : le cadre est presque
idyllique. Centrée autour de la cathédrale (donc bien située), l’université
investit les ruelles pavées et calmes de Turku. Le personnel est très
accueillant et facilement accessible, tout comme les professeurs d’ailleurs.
Les relations sont beaucoup moins formelles ici que ce à quoi j’ai l’habitude !
Les mails que je reçois de mes profs sont très amicaux et remplis de smileys, c’est
dire… Les conversations s’en trouvent libérées, j’adhère J
J’ai pu en faire l’expérience plus que de raison, étant donné qu’au premier cours
où je me suis rendue, j’étais tout bonnement… la seule élève ! Du coup, j’ai
eu droit à une heure de cours privé, avant de me rendre avec ma prof dans le
grand « department store » appelé Stockmann pour me donner un exemple
d’étude de terrain. Deux heures passées à se balader dans le magasin en
observant les gens et en délirant sur tout ce qui nous tombe sous la main, je
peux vous dire que ça rapproche…
Kauppatori, le "market square" par un dimanche ensoleillé. |
Du
point des vues des cours, ce qui change beaucoup par rapport à ce à quoi je
suis habituée, c’est ce qui s’appelle les « self-study course », qui
comme son nom l’indique consistent à laisser les étudiants se débrouiller comme
des grands. Pas de cours, rien, juste une bibliographie et une deadline pour
rendre un essai ! C’est à l’étudiant de prendre l’initiative, de délimiter
son sujet et de demander quand il le souhaite un rendez-vous avec l’enseignant.
Comme l’a souligné une de mes enseignantes, les études ici sont relativement
libres. Par exemple, elle a pour habitude, quand elle reçoit un élève dans son
bureau pour assister à son cours, de lui dire d’aller à la bibliothèque
chercher des livres qui l’intéresse, suite à quoi elle construira le cours là
autour. Sa philosophie : « vous êtes ceux qui étudiez, nous sommes là
pour soutenir vos études ». Bien sûr, ce genre de façon de faire à ses
avantages (en nombres selon moi) et ses désavantages : il faut savoir se
prendre en main et autant dire qu’en séjour Erasmus, c’est pas ce qu’il y a de
plus simple !
Arken, le bâtiment où se tiennent tous mes cours. |
Seul
« point noir » de l’université : un système horriblement
compliqué pour les bibliothèques ! Il faut savoir que rien n’est
centralisé, il y a au moins cinq bibliothèques, sans compter celles de l’autre
université et de la ville… Résultat : c’est le marathon pour réunir tous
les livres dont on a besoin, sans compter que certains sont parfois gardés par
les profs dans leur bureau, pour le fun… Et ça, faut le deviner ! Dernière
anecdote en date : après avoir passé la matinée à chercher un livre, je
craque et demande de l’aide ; il est tout bonnement perdu… Ah bon. Les
self-study course, ça commence par là : trouver son matériel ! Comme
quoi il faut le mériter. Après une semaine, j’ai à peu près tout ce qu’il me
faut, admirable, non ? Veni, vidi, vici !
Je
suis venue nettoyer les wc, comme disait Desproges… Je peux pas m’en empêcher !
C'est décidé, je viens étudier en Finlande ! Enfin des gens qui ont compris le sens du mot étude !! ;-)
RépondreSupprimerJoëlle