lundi 1 octobre 2012

Finn Food, a survival guide : bread and milk


« Comment peut-on fait confiance à des gens qui préparent de si mauvais plat ? Après la Finlande, ce pays [la Grande Bretagne] est celui qui a la plus mauvaise cuisine » disait élégamment Chirac en 2005… pourrais-je le faire mentir ?




Le marché à Raseborg, un des plus
grands de Finlande, qui ne se tient qu'une fois par année.

A défaut d’avoir eu l’occasion de goûter à de la haute gastronomie finlandaise depuis le début de mon séjour, je peux par contre vous donner un petit aperçu de l’expérience (ou de l’épreuve, c’est selon) quasi quotidienne du supermarché. Naïf celui qui croit que parce que le finnois est une langue marginale tout sera traduit en anglais ! Oh que nenni ! En finnois tout est écrit, tout au plus en suédois (heureusement qu'il me reste quelques souvenirs d'allemand...) ! Alors, que faire ? C’est facile : y aller à l’aveugle, en s’aidant tant bien que mal des dessins sur les paquets. Avec tout ça, je ne mets plus qu’une demi-heure pour faire de petites emplettes – et encore, je me suis améliorée ! Au fur et à mesure, j’apprends à savoir ce qu’il faut éviter et quelles sont les valeurs sûres. Remarquez que grâce à ça, les achats – cette nécessité généralement si peu intéressante – peuvent se transformer en un challenge où l’erreur ne pardonne pas, de quoi pimenter un peu son quotidien… Pas plus tard qu’aujourd’hui, je me croyais être l’heureuse propriétaire de steak tout ce qu’il y a de plus commun, mais ça aurait été trop beau… Raté, c’était des steaks (galettes) de betteraves ! (Oui d’accord, j’ai été particulièrement bigleuse sur ce coup, mais quelle idée de vendre des trucs pareils aussi…) Le pire reste la première fois où je me suis retrouvée, hébétée, devant le rayon de lait version finlandaise, c’est-à-dire : long de 5 km. Là où en Suisse, on compte tout au plus deux ou trois types de lait différents, les finlandais en ont ici plus que je ne saurai compter (en finnois) ! Et aucun moyen de savoir qu’est-ce qui est quoi. Enfin, si : tout essayer. Après le lait allégé qui ressemble à s’y tromper à de l’eau, le lait amère et le lait pas loin d’être condensé, j’ai finalement trouvé quelque chose d’à peu près ressemblant (et je m’y tiens coûte que coûte ! Je suis maintenant en pleine phase d’expérimentation concernant le beurre – je cherche toujours.)

Un finlandais après avoir mangé
trop de pain de seigle. 
Il faut savoir qu’en Finlande, on boit BEAUCOUP de lait. Le matin, ça va de soi, mais pas seulement : le finlandais lambda en boit aussi à midi et le soir - tout le temps en fait. A titre d’exemple, dans les restaurants universitaires, les étudiants ont droit à deux verres : l’un pour l’eau, l’autre pour le lait (mais attention au piège : à choix trois ou quatre types différents et parmi ceux-ci un particulièrement « challenging », qui est aussi dense qu’amère – la roulette russe à la finlandaise ! C’est d’ailleurs comme ça qu’on identifie généralement les étudiants finlandais des autres : ceux qui ont leur verre de lait !) De même, il n’est pas rare qu’on vous amène au restaurant un verre de lait en lieu et place de la traditionnelle eau… Et le plus drôle dans tout ça, c’est qu’une grande majorité des finlandais sont intolérants au lactose !








Le traditionnel pain de seigle finlandais, dont mes
dents se souviendront encore longtemps.
En parlant de restaurant, voilà une anecdote concernant un autre produit hautement essentiel au quotidien – le pain – et qui remonte tout juste au week-end passé, lorsque nous étions à Raseborg, la ville d’origine de ma tutrice. Sachez déjà qu’ici il n’est pas de coutume d’apporter une miche de pain pour combler l’attente (et occasionnellement nous remplir la panse avant même d’avoir vu son plat). Jusque-là, passe encore. Mais tout se complique lorsqu’un italien se décide à manger un plat de pâtes et que – ô comble de l’horreur – point de pain ! Ni une ni deux, on en demande à la serveuse… Je vous explique pas la tête ahurie qu’elle nous a faite : « qu’est-ce que vous voulez faire avec du pain ?? » Au final, on ne le verra jamais ce pain, tant pis et peut-être même tant mieux, car je dois dire que c’est quelque chose qu’ils ne savent définitivement pas faire (désolé, pas moyen de donner tort à Chirac sur ce coup) ! Personne ne semble être d’accord avec moi, mais je le crie haut et fort et l’assume : pas moyen de trouver du bon pain ici ! D’ailleurs, ils n’ont pas du tout la culture de la boulangerie, que l’on trouve rarement dans la rue. Par défaut, j’ai tout essayé : restaurants universitaires, supermarchés et même ceux du marché (tout mou, berk), rien à faire ! Je n’ai trouvé que récemment de quoi me sauver chez… Lidl ! C’est dire. Le pain dont ils sont le plus friands ici est un pain dur comme la pierre, un crackers plus qu’autre chose. Généralement, les finlandais étalent une bonne couche de beurre par-dessus (si ça c’est pas un aveu…). Vaut mieux avoir des dents solides ! Dans la catégorie des pains plus « traditionnels », c’est-à-dire pas sec, on trouve cette fois du pain beaucoup trop mou (aucun caractère) et surtout beaucoup de pain noir et complet, ce qui me ravit en général, si ce n’est qu’il est ici terriblement salé. Bref, c’est pas encore ça ! Par contre, ils sont friands de ce genre de pain complet, idem avec les pâtes qui sont la plupart au blé complet et ça, j’admets, c’est bon : ouf ! 

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