samedi 1 septembre 2012

The End (for a new beginning)



Déjà ! 
C'est un timide soleil qui se lève pour saluer mon dernier jour à Helsinki - je compte bien en profiter. Comme Geraldine et Anna doivent travailler leur examen de finnois, je décide d’aller me balader par moi-même au cœur de la ville. Mes pas me mènent d’abord devant le palais - au nom très original, je vous le concède - de Finlandia, œuvre d’Alvar Aalto, un architecte et designer qui fait la fierté des finlandais. L’orchestre philharmonique d’Helsinki y réside, malgré une acoustique légendairement désastreuse ! Quant au bâtiment, il n’est pas non plus particulièrement beau, je pousse donc mon chemin plus loin, jusque dans la magnifique baie de Töölö. Bien que le vent fasse un peu des siennes, le temps est plutôt agréable et se prête bien à ce genre de flânerie. D’ailleurs, vient le moment d’éclaircir un point quant à la météo : non, les finlandais ne se trimballent pas en combinaison de ski toute l’année ! J’y vais un peu fort, mais c’est à la hauteur de l’opinion que l’on se fait généralement du temps en Finlande (ou des commentaires qu'on a pu me faire à loisir avant mon départ) ! :) Ces trois premiers jours étaient une bonne occasion de tordre le coup à ce genre d’idées préconçues. La journée, le thermomètre affichait entre 20 et 23°C, pour ne tomber qu’aux alentours des 17°C en soirée. Absolument idéal !



La baie de Töölö

Bref. Je range miss météo dans le placard pour reprendre ma petite ballade, que je décide de poursuivre le long de la "Linnunlaulu" que l’on peut traduire par la ballade du "Chant-des-Oiseaux", un sentier qui serpente le long d’un bras de mer, tout autour duquel s’agrippent de jolies villas datant du XIXème siècle faites en bois. Après cela, je retourne en direction du centre où je dois retrouver Geraldine et Anna pour manger, en empruntant cette fois un autre chemin, qui me fait passer près de la Maison des Travailleurs d’Helsinki, un coin qui ne paie pas de mine, simple baraque taillée dans le granite local. C’est une association qui, au début du 20ème siècle, s’est mobilisée pour construire ce centre de loisirs destiné aux ouvriers et que Lénine, qui a vécu à Helsinki entre 1905 et 1907, a souvent visité. Je n’ai malheureusement que le temps de jeter un œil à la bâtisse extérieure avant de rejoindre mes amies. Fâcheusement, l’après-midi ne sera pas utilisé à bon escient, puisqu’il a consisté en une nouvelle quête (à la recherche du Graal tome II) : trouver un adaptateur pour les prises suisses, que j’avais évidemment oublié et que l’on ne trouve évidemment nulle part ! Quelle idée, être Suisse… Les pieds qui hurlent vengeance et 50 euros plus tard, nous retournons à l’appartement se faire à manger et passer une soirée à papoter avant que je ne prenne mon véritable envol pour Turku.


La villa n°7 aux couleurs bleu ciel, dite la villa Kivi, reconvertie
en foyer d'écrivains.
Et alors, au final, Helsinki, ça ressemble à quoi ? D’après Jean Coué, un écrivain français, Helsinki qui s’offre à vue d’œil, dans sa totalité, ça ressemble à une : « […] ville sans mystères, grande fille toute simple qui se souvient de sa campagne dont elle a gardé un air de santé ; des façades de temples grecs donnant sur la mer, le soleil sur la coupole de l’église orthodoxe d’Uspenskin… » (Kopoli, le renne guide). En somme, une ville qui se cache d'en être une, du moins qui ne correspond pas à ce que l’on s’attend lorsqu’on parle capitale européenne : agréable à vivre, ouverte, peu oppressante, mais pas resplendissante non plus. Son esprit est à la croisée des chemins, entre l’Ouest et l’Est, avec lequel elle a dû apprendre à composer, historiquement parlant, non sans que cela laisse des traces : « Helsinki est une ville à l’atmosphère étrangement russe ; sa place principale évoque un petit Saint-Pétersbourg », écrit Arto Paasilinna, écrivain finlandais à succès. Impossible à cerner en si peu de temps ! Mais Helsinki me laisse un souvenir plutôt agréable, qui ne peut qu'augurer le meilleur pour la suite. Je me tourne désormais corps et âme vers la petite Turku, dont j'aurai tout le loisir d'arpenter les rues.

L’acte deux commence. 

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