lundi 27 août 2012

Bons baisers de Finlande


Mon voyage débute sous un ciel menaçant, chargé de pluie et d’orages : j’en conviens, en ces moments d’adieux, ça n’aide pas à mettre du baume au cœur… Mais qu’à cela ne tienne, il m’en faudra plus pour me détourner du droit chemin ! C’est donc après une courte nuit, voire inexistante, que je me rends à l’aéroport de Genève, encore lové dans les brumes d’un timide cinq heures du matin. Quant à moi, je n’émerge réellement que trois heures plus tard, lorsque mon avion se pose sur le tarmac de Copenhague. Quatre heures d’attentes passionnantes se profilent à l’horizon, alors fidèle à mon flair sans égal, je décide de jeter mon dévolu sur l’un des seuls cafés qui se fait un honneur de mettre de la vodka dans tout ce qu’il produit ! 
Bienvenue au nord.
Malgré tout, je finis par dénicher un café "nature" que je sirote en écrivant ces quelques lignes, avec désormais des couronnes danoises dans la poche. Gracieusement, le pub nous offre quelques « bar sayings » pour égayer l’attente des consommateurs : « An intelligent man is sometimes forced to be drunk to spend time with his fools » (Ernest Hemingway) ou encore « The hard part about being a bartender is figuring out who is drunk and who is just stupid » (Richard Braunstein). Après avoir médité longuement ces véritables leçons de vie, je m’en vais à la recherche du Saint Graal : un point wifi, que je trouve avec bonheur. Bref : j’arrive finalement en terre promise à trois heures de l’après-midi, lorsque l’avion semble s’engouffrer dans une forêt sans fin (est-ce qu’il y a une piste là-dessous ?? Peut-on lire sur les visages affolés des passagers). Une fois installée à l’hotel et reposée, je m’en vais retrouver mon amie, Geraldine, au centre-ville.

On peut apercevoir le long de la façade de la
cathédrale les statues des douze apôtres.
Première épreuve : prendre le bus. La chose paraît anodine, mais heureusement que Geraldine m’a rappelé ce "détail" pourtant crucial : il faut faire signe du bras au conducteur pour que le bus s’arrête, sans quoi il vous passera sous le nez ! J’imagine déjà le nombre de mésaventures que les touristes ont dû connaître à cause de ça… Mais une fois cette épreuve relevée haut la main (sans jeu de mots !), Geraldine me mène d’un pas expert jusqu’au cœur névralgique de la ville : la Senaatintori, soit la place du Sénat. 7 000 m2 et 400 000 pavés (j’ai compté) font de cette place un lieu de passage incontournable et pour le moins imposant. L’endroit est surtout connu pour son impressionnante cathédrale luthérienne, la Tuomiokirkko (1830 – 1852), qui s’élance vers le ciel du haut d’une volée de marche vertigineuse. Elle fait la fierté des finlandais, quand bien même le destin s’est acharné sur la place. Les guerres ne l’ont pas épargnée et quand la situation s’est faite plus pacifique, un incendie, en 1808, s’est chargé de tout ravager. C’est alors que la place est devenue ce que l’on connaît grâce au travail de l’architecte allemand Engel, travail poursuivi et achevé par un certain Lorthmann. En ce qui concerne Carl Ludvig Engel, vous risquez d’en entendre parler encore et encore, puisqu’il est présent quasiment à tous les coins de rue ! Il a effectivement dessiné les plans d’une trentaine de bâtiments publics et d’une myriade de demeures particulières, à Helsinki comme ailleurs en Finlande. D’ailleurs, si la cathédrale a quelque chose de grec (les colonnes corinthiennes, ce blanc éclatant, …), le tout a aussi un air de Russie – et pour cause ! Engel a aussi beaucoup œuvré là-bas, tant et si bien qu’il s’est inspiré pour ce travail de l’église Isaac de Saint-Pétersbourg. En revanche, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, l’intérieur surprend tant il est sobre, excepté les dorures qui ornent l’orgue. Quant à sa parfaite symétrie, elle n’est cassée que par la présence de trois statues, qui représentent les pères du luthéranisme : Luther lui-même, Agricola et Melanchthon (et pas Melanchon !).

Au centre de la place trône la statue d’Alexandre II avec à ses pieds quatre
personnages qui retracent l’histoire de l'endroit : la Loi,
face au palais du gouvernement ;
la Lumière, face au soleil levant ; le Travail, face à l’université, et la Paix, face à la cathédrale.


Après cette visite culturelle, on se dit qu’il est l’heure de se mettre aux mœurs finlandaises et de rattraper le temps en dégustant une première bière régionale (la Karhu, la bière de l’ours) sur le parvis de la cathédrale. Puis, une balade au hasard des rues nous portera jusqu’à un pub (quel hasard !) où je ferai ma première rencontre avec la faune qu’abritent les bars finlandais (autant vous dire qu’ils commencent tôt à se mettre la biture… à 17h, nous disaient certains). Mais rapidement, le sommeil nous rattrape et nous décidons d’aller reprendre des forces pour le lendemain.

Näkemiin !

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